By:Maria-Nellie Kesse, 7 info 23 February 2024

Après Yopougon Gesco, un Déguerpissement en cours à Boribana

Quelques semaines après une première tentative interrompue, l’opération de déguerpissement a repris à Boribana.

Des murs de maisons qui tombent par-ci, des feuilles de tôles qu’on froisse par-là… ce vendredi 23 février 2024 matin, c’est sous le vrombissement des bulldozers, des caterpillars et autres machines du genre, que les habitants de Boribana se sont réveillés.

Ils ont été surpris par ces engins à l’œuvre dans une opération de déguerpissement.

« Ils ont commencé depuis ce matin. Il y a trois machines. L’une d’elle a commencé à déguerpir à partir de la mosquée qui est au centre et non loin du 4e Pont. L’autre machine a commencé vers l’école primaire au niveau du terrain de football non loin de l’ex-ONUCI. Et la dernière opère depuis le foyer vers la bretelle côté CIAPOL », raconte à 7info l’Imam Mamadou Sanogo de la mosquée d’Attécoubé Boribana, joint au téléphone.

Dans une vidéo amateur postée sur les réseaux sociaux, on peut entendre des cris des habitants qui ne savent à quel saint se vouer, voyant leur logis et autres biens matériels être détruits sous leurs yeux.

On y voit aussi un grand déploiement d’éléments des forces de l’ordre dans le périmètre. Sûrement pour sécuriser l’exécution de déguerpissement. Dans les rues, on voit également des femmes certaines avec des enfants au dos, ainsi que des hommes avec des baluchons sur la tête. Le peu qu’ils ont pu récupérer au passage des machines.

Début janvier 2024, une tentative de déguerpissement de ce quartier avait eu lieu. Mais elle avait été avortée. Depuis, certains pensaient que l’opération n’aurait plus lieu.

Richard Yasseu

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Après l’accueil victorieux de la CAN, les autorités ivoiriennes cherchent à faire “déguerpir” les populations les plus précaires de la capitale. A Abidjan, 40 000 personnes se sont retrouvées à la rue après des expulsion brutales voire illégales dénoncées par une forte opposition politique

François Hume-Ferkatadji, France Inter

14 mars 2024

“Opération déguerpissement”: c’est ainsi qu’est désignée la destruction des quartiers populaires d’Abidjan. Ces habitations sont, pour la plupart, construites sur des terrains appartiennent à l’Etat qui a choisi de les raser au lendemain de la Coupe d’Afrique des Nations.

Sans avoir été prévenues des opérations, 40 000 personnes se sont retrouvées à la rue après le passage des bulldozers. En tout plus de trente sites ont été démolis, officiellement pour protéger les habitants contre les risques d’inondations ou d’éboulement. Dans la réalité, ces quartiers populaires idéalement placés dans la capitale, sont dans le viseur des promoteurs.

Depuis des semaines, des associations s’indignent face à ces expulsions jugées brutales voire illégales. Le mécontentement gagne peu à peu la sphère politique. Après trois semaines de polémiques, le gouvernement a finalement annoncé s’engager à verser 375 euros à chaque ménage.

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