Monsieur Le Premier Ministre du Cameroun, M. Ephraim Inoni:
Nous sommes profondément inquiets d’avoir appris par Collectif Interafricain des Habitants (CIAH) et du Réseau de Droits au Logement et à la Terre–Coalition Internationale pour l’Habitat que le gouvernement du Cameroun continue évictions forcées de citoyens suivie d’une démolition de leurs habitations dans trois principales villes (Yaoundé, Douala et Limbé). Près de 400 personnes pour la plupart des familles pauvres, sont sans domicile. Le CIAH on estime que environs 10, 000 personnes dans les prochains jours, si rien n’est fait. Les démolitions concernent les zones dites « à haut relief interdites de constructions » (flancs des montagnes) relevant du domaine administratif de l’Etat et occupées depuis quarante (40) ans par des constructions sommaires et anarchiques appartenant à des familles pauvres tant autochtones qu’allogènes.
En effet, les opérations ont commencé le Mercredi, 15 Novembre 2006 au quartier Etetak, par des engins de la Communauté urbaine de Yaoundé qui ont procédé à la démolition des mises en valeurs (constructions). L’opération s’est poursuivie les 16 et 17 novembre 2006, en présence du Délégué du gouvernement en personne. Lors de ces opérations, il s’en est suivi des échanges violents entre les forces de l’ordre et les populations victimes. Ces affrontements se sont soldés par plusieurs blessés du côté des déguerpis et les résidents rencontrés sur place signalent un cas de mort. Les autorités prévoient la destruction dans six mois de trois autres sites (Oyom Abang ; Carrière ; Mbankolo) dont l’importance démographique est estimée à plus de mille cinq cent (1 500) familles de près de treize mille (13 000) personnes. En outre, les destructions ont eu lieu sans aucune information, compensation ni alternative.
Cette politique de l’Etat constitue une violation indéniable du droit au logement, notamment des droits à la sécurité légale de l’occupation ; du droit à ne pas être dépossédé ; du droit à l’information; de la participation ; du relogement, de la restitution et de la compensation ; et de la sécurité. Tous sont des éléments internationalement reconnus du droit à un logement suffisant, que le Cameroun est tenu, par traité, de respecter. A travers ces actes, le Cameroun va à l’encontre des articles